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Reconnaître un élève harcelé

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Il n’est pas toujours évident, surtout lors de l’adolescence, d’identifier les signes du harcèlement scolaire chez un enfant.  Certains actes malveillants peuvent être pris par les parents comme de simples taquineries enfantines. Le mal-être des victimes, quant à lui, peut être attribué à une crise d’adolescence, ou à un simple mal-être passager.

 

Certains signes physiques et/ou psychiques doivent néanmoins alerter les parents et adultes :

-       Troubles du sommeil
-       Irritabilité
-       Agitation
-       Susceptibilité
-       Repli sur soi
-       Troubles liés à l’anxiété et/ou au stress (maux de ventre, eczéma…)

 

D’autre part, au niveau scolaire, l’équipe pédagogique peut signaler :

-       Une baisse des performances scolaires
-       Une multiplication des absences
-       Des troubles du comportement (crises de colère)
-       Une attitude provocante.

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L’adolescent analyse plus rapidement la situation mais du fait de son statut va essayer de régler le problème tout seul. L’adolescent cherche en effet à s’extraire du contrôle des adultes et le fait de demander de l’aide serait pour lui reconnaître qu’il n’est pas « un grand ». Les premiers signes présentés par l’adolescent traduisent plutôt des stratégies pour mettre un terme à ce harcèlement. Les signes de souffrance psychique n’apparaîtront qu’après l’échec de ces mesures inefficaces.

Lorsque ces stratégies d’évitement de la situation ne fonctionnent pas - ce qui est la règle - la victime tente ensuite de se défendre. Si les adultes n’ont pas su reconnaître la première période, ils n’observeront à ce stade que des attitudes agressives et désorganisées car elles comportent déjà un sentiment d’impuissance et de désarroi.

Ces comportements observables font alors dire aux adultes que la victime n’est pas si innocente que cela. Cette position aggrave considérablement le sentiment d’abandon et d’une situation sans espoir d’amélioration. À cette période apparaissent les signes de souffrance psychique qui sont identiques à ceux observés chez l’enfant : il s’agit de signes d’anxiété : troubles du sommeil, de l’alimentation, somatisations anxieuses à type de maux de ventre, irritabilité, susceptibilité, baisse des résultats scolaires. Les absences se font plus fréquentes non plus seulement pour éviter la confrontation avec le ou les harceleurs mais en raison de somatisations anxieuses - maux de ventre, de tête, malaises. La chute des résultats scolaires vient compléter le tableau. Tous ces symptômes sont parfois pris à tort pour une « crise d’adolescence ».

 Une attention particulière doit être portée à un intérêt excessif pour les jeux vidéos qui peut constituer un compromis entre le besoin de s’isoler, de se changer les idées voire de récupérer un sentiment de puissance face au sentiment de faiblesse éprouvé du fait du harcèlement et la nécessité de sauver la face pour protéger son narcissisme.

Le dernier stade, sans intervention suffisamment efficace des adultes, est caractérisé par des signes de la série dépressive (pleurs, sentiment d’impasse et d’abandon, mais aussi honte et culpabilité) avec un risque de passage à l’acte suicidaire et la déscolarisation.

Il importe de noter que, suivant les études, un élève absentéiste chronique sur quatre ou cinq ne va plus à l’école par peur du harcèlement. L’absentéisme est donc un signe majeur. Il faut donc s’inquiéter de toute modification de comportement en premier lieu dans le domaine scolaire : arrivée en retard systématique par modification du trajet habituellement emprunté, allégation d’oubli de matériel, qui en réalité est détérioré par le ou les harceleurs, et surtout isolement (fréquentation inhabituelle du CDI par exemple ou isolement dans la cour de récréation). Des absences peuvent aussi apparaître ; à ce stade il s’agit essentiellement pour la victime de ne pas être confrontée à son ou ses agresseurs.Il est également indispensable d’observer les interactions entre élèves dans la cour mais aussi en classe et dans les couloirs, durant les temps de transit (bus scolaire en particulier). Tout élève qui a tendance à s’isoler dans la cour, à sortir le dernier de classe ou le premier pour filer au CDI, à traîner dans les couloirs ou au contraire à se tenir le premier devant la porte de la classe ou encore à chercher sans cesse la présence d’adultes doit faire l’objet d’une discussion en équipe afin de croiser les regards des uns et des autres pour affiner la compréhension de cette attitude trop souvent et trop rapidement mise en lien avec de l’immaturité ou un problème psychologique.

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